Le projet Klangkabarett



Le projet Klangkabarett naît d’une rencontre entre musiciens d’influences et d’écoles diverses. A l’heure où la musique, ouverte sur le monde, offre tant de possibilités, les questions restent pourtant les mêmes. Quel langage traduit au mieux nos idées ? Comment toucher et surtout comment interroger?

Le cabaret semble réunir des composantes qui fonctionnent encore aujourd’hui. Comme spectacle satirique: l’humour et la dérision restent des modes d’expression auxquels nous croyons. Mais aussi comme espace de recherches sonores et théâtrales : exubérance d’une danse, plainte d’une clarinette, déclamation de textes révolutionnaires, tous sont acteurs, les musiciens, les instruments, les sons, le narrateur. Tous sont au service de revendications sociales et politiques qui n’ont, du reste, presque pas changé.

Sur un point, cependant, nous nous sommes détachés du cabaret du siècle dernier : le texte, souvent perd son sens premier, il devient abstraction puis son. Le son devient un personnage à part entière. Ainsi l’ambiguïté qui plaît tant au cabaret depuis sa création est ici, clairement représentée dans une musique qui passe régulièrement du figuratif à l’abstrait.

On part sur une chanson aux consonances des années 30, puis l’électronique vient modifier la voix ou les timbres, on élargit les syllabes, on quitte les mots et on laisse place à l’improvisation sur laquelle on peut imaginer un numéro de danse un peu caricatural car enfin les vieilles rengaines reviennent en force comme si elles ne voulaient pas que tout cela se passe sans elles.

Le principe du cabaret est qu’il se moque de lui-même.
Le cabaret comme théâtre instrumental.